Ma propre analyse est assez proche de celle de Sachs, mais il y a des différences.
Notamment sur le fait que la Chine n’est pas un Etat, mais un empire intégré, façonné par des luttes entre royaumes qui finiront par êtres unifiés, mais c’est avant tout un empire en lui même et qui va se satisfaire à lui même.
On peut faire la même remarque pour la Russie, avec la différence qu’elle n’avait pas atteinte un niveau culturel et scientifique aussi élevé et avec une histoire aussi vieille.
Donc, oui, les chinois ont finit leur mutation consistant à dépasser leur limite interne que leur imposait leur propre philosophie et religion pour devoir basculer dans un monde qui le nécessitait, pour pouvoir lutter contre un envahisseur qu’aucune muraille ne pouvait arrêter.
Ou encore, sur le fait que ce qui va favoriser le développement technique et industriel de l’Europe ce n’est pas tant leur lutte incessante, mais leur découverte de l’Amérique, un monde où les nations qui y vivaient ne disposaient pas d’une technologie suffisante pour leur résister et qui va inciter les noblesses européennes à s’unir à leur bourgeoisie, alors qu’elles étaient dans un rapport de domination avant. Mettant donc en avant le développement technique au détriment de la religion, car cette dernière était un verrou qu’il fallait faire sauter, chose qui n’avait pas eut lieu en Asie et donc en Chine.
ce que Sachs ne semble pas voir, c’est que de mon point de vue, le monde d’aujourd’hui n’est plus dans sa phase de colonisation de la terre, mais entre dans sa phase de gestion où la gouvernance ne peut plus reposer sur une élite prédatrice, mais sur une élite végétarienne au sens économique, c’est à dire, sur le principe du mérite personnel et non sur la capacité à exploiter le mérite d’autrui à son profit, fondement du capitalisme, qu’il soit occidental ou asiatique ou partout ailleurs. Une élite végétarienne dont le souci premier est l’équilibre social et économique, là où l’élite prédatrice ne pense qu’en terme de croissance de leur propre "cheptel".